Les impacts sur la ressource en eau

Robinet d'eau potableLe creusement de carrières, tel qu’envisagé par BOUYER LEROUX, engendre des impacts assez bien connus sur la ressource en eau, qu’elle soit de surface ou souterraine. Or, le pays de Bray est particulièrement fragile du fait des nombreux ruisseaux et des nappes qui affleurent, dépendant justement des niveaux argileux imperméables. Les nombreuses mares, les prairies humides, les sols tourbeux et inondés, témoignent de la proximité de la nappe d’eau souterraine.

Lorsqu’une excavation est créée dans le sous-sol, c’est toute la circulation de l’eau de surface et des eaux souterraines qui peut être modifiée à cet endroit. Le rabattement de nappe est un phénomène couramment observé : le niveau de l’eau souterraine s’abaisse dans les sols situés autour des carrières tandis que celles-ci se remplissent. Toutefois, la géologie complexe du Bray (alternance de couches argileuses et sableuses) ne permet pas de savoir précisément et préalablement au creusement, quels seront les effets hydrologiques exacts à tel endroit. Les volumes, les trajets de circulation, les vitesses d’écoulement initiales peuvent être perturbés et provoquer un assèchement ou une inondation aux alentours. Seules des investigations lourdes (suivi piézométrique sur plusieurs années) peuvent apporter des éléments de réponse.

Le réchauffement des eaux est classiquement remarqué dans les carrières en eau. En exposant une grande masse d’eau à l’air libre, l’eau anciennement confinée dans le sol et le sous-sol subit de nouvelles transformations physiques touchant à la température, le pH, la conductivité, l’oxygène dissous, la turbidité, les paramètres organoleptiques… Elle est aussi plus sensible à la pollution pouvant provenir de la surface (ammonium, nitrates, phosphates, micro-polluants, matière en suspension, pesticides…).

L’exploitation de carrières peut donc entraîner des impacts directs et indirects sur la quantité et la qualité des eaux de surface et souterraines utilisées pour divers usages : l’alimentation en eau potable, l’agriculture, la pisciculture… Ces effets peuvent perturber les milieux aquatiques en tant que tels, ainsi que la faune, la flore, toute la biodiversité dépendant de la qualité et des niveaux d’eau.